30 jours pour décrocher du travail

#45 Besoin de contrôle et peur d’être oubliée

Cher toi,

Il y a 1 an, je culpabilisais à l’idée de partir 3 semaines d’affilée en vacances. D’ailleurs, je ne l’ai fait qu’une fois dans, pour aller au Pérou.

Aujourd’hui, cela fait plus d’1 mois que mon congé maternité a débuté.

+1 mois sans travailler.

15 jours que je suis devenue maman.

Apres 1 an et demi d’introspection et progrès sur mon équilibre de vie et mon rapport au travail, autant te dire que la coupure a été… difficile. 😬

Un mélange de réflexes inconscients, besoin de contrôle, obsessions… et tentatives de moments pour soi.

Je te raconte. 👇

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👋 Si tu me lis pour la première fois : ici, je raconte mes péripéties pour retrouver un équilibre de vie sain. Je parle santé mentale, rapport au travail, hobbies, anxiété etc. N’hésite pas à t’abonner (c’est gratuit) pour prendre part à l’aventure ! 🧙‍♂️ On est +3 000 à la vivre ensemble, baluchon sur le dos. Tu peux aussi me suivre sur Insta, je raconte mon quotidien dans des vidéos régulières et plus légères.

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Faites que mon absence ne se remarque pas 🙏

En janvier 2025, lorsque j’ai appris ma grossesse, j’ai paniqué.

Je venais de prendre de nouvelles fonctions au travail, de nouveaux projets pointaient le bout de leur nez et moi, le seul truc que je me suis dit c’est :

Tu vas les laisser tomber.

Ça ne se fait pas de partir alors que tu viens d’être promue.

J’avais l’impression de rompre un lien de confiance, de ne plus être la personne fiable et pire, peur qu’on se dise que je ne suis pas indispensable.

Mais avec le temps, s’il y a bien une chose que j’ai appris, c’est que la communication est clé pour débloquer bon nombre de situations. Alors j’en ai parlé aux fondateurs de Pimpant (l’entreprise pour laquelle je travaille)… et ma grossesse a été extrêmement bien accueillie. J’ai reçu beaucoup de soutien tout au long des mois qui ont suivi.

Encore une fois, mon anxiété m’avait fait imaginer des scénarios catastrophe qui ne se sont jamais produits. 🙃 Ma spécialité !

Très tôt, j’avais à peu près une date de départ en tête : fin août.

Pour la première fois, j’avais l’opportunité d’anticiper les choses.

Ce que j’ai fait…

Mais un peu trop.

Je t’explique. 👇

Et toi, comment as-tu vécu ton départ en congé maternité ?

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Mieux organisée ou peur de perdre le contrôle ? 🧠 Tous les changements que j’ai effectués pour ne pas craquer.

Dès le mois d’avril, j’ai remplacé une collègue de travail en supplément de mes nouvelles fonctions et… j’ai paniqué.

Quelques semaines après son départ, j’ai culpabilisé de ne pas assumer la charge. Je n’arrivais plus à prendre le recul nécessaire sur la stratégie, je n’arrivais plus à donner mon avis sur des sujets importants.

J’avais replongé dans le cercle vicieux de la productivité à tout prix :

• Faire le maximum de tâches

• En peu de temps

• Par ordre de priorité chronologique

• Sans dire non

• Peu importe la valeur apportée à l’entreprise.

J’étais devenue : un robot.

Puis j’ai réalisé que je ne tiendrais pas ce rythme et je me suis SURTOUT rappelée que j’étais enceinte pour la première fois et qu’il fallait que je pense à moi.

Alors j’ai appliqué tous les conseils que j’ai transmis au fil des mois dans cette newsletter :

• J’ai listé tout ce que je faisais

• J’ai surligné les missions dans lesquelles j’apportais de la valeur à l’entreprise (stratégie marketing, offre etc.)

• J’ai stoppé ce qui n’apportait pas de valeur, ne contribuait pas à la réussite des objectifs 2025.

• J’ai appris à dire « non » à toutes les demandes qui n’allaient pas en ce sens (objectifs 2025).

• J’ai donc arrêté de prioriser ma to do list par ordre chronologique mais je l’ai triée par degré d’impact sur les objectifs.

• J’ai repris et amélioré ce qui fonctionnait déjà plutôt que de réinventer les choses à chaque fois. Stratégie basée sur le retour d’expérience.

• Je me suis fixée des limites horaires car en 100% télétravail, j’avais trop tendance à finir après 20h… pour des journées de 12h.

• Je me suis rappelée que je ne sauvais pas des vies au boulot… mais que j’étais entrain d’en créer une dans mon ventre.

Et finalement, en appliquant tous ces conseils, j’ai retrouvé un rythme sain. J’ai repris le contrôle sur mon quotidien.

En parlant de contrôle… j’en ai peut-être trop pris sur mon boulot.

Mon congé commençait le vendredi 22 août au soir pour un retour le 12 janvier (j’ai ajouté pas mal de congés).

J’aurais pu préparer tout mon travail jusqu’au jour de mon départ et partir en me reposant sur l’équipe pour la suite.

EH BIEN NON ! 🥲 Et c’est là que je me rends compte à quel point je suis un peu trop obsédée par mon travail.

J’ai préparé la stratégie, les objectifs globaux et par campagne marketing ainsi que tous les calendriers jusqu’à… janvier 2026 (date de mon retour). Parce que le rythme était déjà compliqué pour l’équipe, qu’on avait des projets ambitieux et que je ne voulais pas que tout parte en cacahuète.

Je ne voulais pas que mon absence perturbe l’équipe et en même temps, je savais pertinemment que tout ce que j’avais préparé allait en partie bouger quelques jours après mon départ. Les joies de la startup.

J’ai aussi préparé une grande page avec des tutoriels vidéos pour tout, des liens vers les docs importants, vers les prochaines sorties produits alors que les formules ne sont même pas terminées.

D’un côté, je suis partie en congé ultra sereine. Mais avec du recul, je me demande si je ne l’ai pas plutôt fait pour apaiser ma conscience plutôt que pour l’équipe.

Car au fonds de moi, je sais qu’elle saura tout gérer en mon absence car j’ai une équipe du tonnerre ultra réactive et débrouillarde.

Mais je crois que j’avais peur de ne plus faire partie de la team. De ne plus pouvoir participer à la stratégie, que tout change en mon absence. De devoir tout redécouvrir en janvier. De gros changements d’orientation stratégique, des recrutements de personnes qui me verront comme une inconnue.

J’ai peur de devenir la nouvelle. Celle qu’on a oubliée alors que j’ai participé à la construction de la startup au jour 1. 🥹

Mais la vie… ce n’est pas que le travail et c’est dur de s’en convaincre quand on a fait tourner tout son monde autour.

Alors j’ai décidé de profiter de mon début de congé maternité pour penser à moi. 👇

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1 jour, 1 moment pour soi. 🎨

J’ai laissé filer 1 semaine avant de débuter ce mini projet.

1 semaine où… je n’ai pensé qu’au travail.

Tous les jours, je me connectais à Slack via mon téléphone pour lire tous les messages. Je me connectais aussi à Shopify pour voir si l’on atteignait les objectifs fixés. Je voulais voir si tout roulait par rapport au plan initial.

Et oui, tout roulait. Ça m’a rassurée.

Mais je me suis dit que je ne pouvais pas passer mes journées à attendre que le temps passe en étant obsédée par le travail. Car ce congé maternité, c’est un moment qui arrive peu de fois dans la vie. C’est un moment conçu pour se reposer avant un grand chamboulement et que personne ne m’en voudrait de couper totalement.

Par contre, je serais la seule à m’en vouloir de ne pas avoir assez profité.

Je savais pertinemment que je ne lâcherais pas le travail si facilement alors je me suis obligée à faire autre chose.

1 jour = 1 activité.

• Aller marcher.

• Préparer des plats à congeler pour le post partum.

• Créer des herbiers.

• Décorer la chambre.

• Colorier.

• Lire.

• Construire des Lego.

• Dormir (beaucoup).

En parallèle, j’ai aussi lancé un projet perso qui me trottait dans la tête depuis longtemps : mon journal de bord sur Instagram. Moins intime qu’ici, mais plus régulier (1 vidéo par jour au début puis j’ai un peu espacé).

J’ai tout filmé et monté. J’ai raconté mes problématiques, partagé mes peurs, mes échecs et réussites… et +400 mamans et futures mamans ont rejoint l’aventure en 10 jours. 🥹 On est pas loin des 1 000 au moment où j’écris.

Je me suis rendu compte qu’on était nombreuses à avoir peur de lâcher le travail. Nombreuses à appréhender une nouvelle vie avec un bébé. J’ai aussi reçu beaucoup de soutien et de conseils.

Mille mercis !

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Bilan après +30 jours 🙃

Aujourd’hui, nous sommes le 12 octobre. J’ai quitté le travail le 22 août au soir. C’est l’heure du bilan.

Il y a des jours avec et des jours sans.

Je savais que ça ne serait pas si simple.

Dans la globalité, planifier ces activités m’a permis de lâcher prise. Je n’ai plus peur d’atteindre ou non les objectifs de l’année. J’ai réalisé que j’avais fait mon maximum et que ce n’était plus entre mes mains.

J’ai donc arrêté de regarder les chiffres sur Shopify. 😉 C’est déjà ça !

Les jours où je m’absente de la maison, je ne pense pas du tout au boulot.

Mais lorsque je veux me reposer devant une série ou en lisant… je me retrouve automatiquement sur Slack sans même l’avoir prévu. Réflexe !

J’ai cliqué sur l’app par habitude un peu comme je cliquerais sur Instagram le matin ou le soir. 🙃

Et c’est comme ça que je me retrouve à tout lire sans que cela ne m’apporte quelque chose de pertinent hormis du stress de voir que tout se bouscule.

Alors le bilan est mitigé.

Le travail reste une part importante de ma vie, le travail est une source de stimulation intellectuelle, le travail m’apporte du sens.

Mais depuis que je ne travaille plus, je réalise que lorsque je mets mon énergie à MA disposition, ça me réussit aussi.

En quelques jours, j’ai lancé un joli projet perso communautaire et créatif.

En quelques jours, j’ai avancé ou découvert plein de nouvelles activités détente.

D’ailleurs, je n’ai jamais été aussi peu stressée. Je ne m’endors plus en pensant aux objectifs ou à ma valeur dans l’équipe… ça fait tellement de bien !

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Et la suite ? ☀️

J’ai commencé à écrire cette newsletter le 26 septembre… je la termine le 12 octobre et entre temps… je suis devenue maman ! Le 27 septembre à 0h43, d’une petite Adélaïde.

Cette nouvelle vie est à la fois fatigante et merveilleuse.

Surtout, je me remercie d’avoir débuté ce projet “1 jour 1 activité pour soi” avant mon accouchement car aujourd’hui, j’ai l’intime conviction qu’il va falloir retravailler sur mon équilibre de vie pour trouver quelque chose de sain.

Je sais qu’en devenant maman, mon rapport au travail va changer.

Je vais avoir envie (je suppose) de :

• Plus de temps libre à consacrer à mon enfant, pour lui transmettre plein de belles valeurs, des connaissances, créer des souvenirs en famille.

• Sécuriser ma situation financière pour lui offrir une vie stable/sereine. Mon compagnon est dans la même optique. Zéro prêt conso/travaux, des revenus additionnels, des dépenses mieux réfléchies etc.

• Du temps pour soi ou à deux pour préserver notre santé mentale et notre cohésion en couple, notre vision du futur en tant que famille.

• Dédier mon temps professionnel à des missions dans lesquelles j’apporte de la valeur, et non plus des tâches qui ne m’apprennent rien (= temps de vie gaspillé).

Bref, je te raconterai mes premiers jours en tant que maman prochainement… car là j’ai cruellement besoin de sommeil. Ce que je peux déjà te dire, c’est que j’ai bien fait d’anticiper certaines tâches pour éviter de laisser mon bien-être de côté.

J’espère que tout va bien pour toi depuis ce temps.

2 mois sans te parler, je m’en excuse. Si tu es toujours là, que tu as lu jusqu’au bout, n’hésite pas à mettre un 🧡 pour signaler ta présence, ça fait toujours plaisir.

À très vite,

Margaux