Se réjouir des petits moments du quotidien

#22 Le plaisir d’anticipation ou l’illusion du bonheur

Cher toi,

Au moment où je t’écris, j’ai les mains remplies de cloques.

Cela fait 2 jours que l’on pioche pour décaisser notre terrasse.

Je prends une pause bien méritée pour rédiger dans ce journal et laisser mon esprit divaguer.

J’adore me plonger dans mes souvenirs.

Je suis très nostalgique. Sans forcément être triste, cela me fait du bien de me plonger dans des souvenirs heureux.

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L’euphorie d’imaginer le futur.

Jusqu’à la fin de mon Master, je ne pensais qu’au futur.

J’imaginais les vies que je pourrais mener, mais je ne prenais jamais les décisions en fonction de mes aspirations.

J’imaginais que je serais heureuse en ayant plus.

• Plus de statut social.

• Plus d’argent.

• Plus de responsabilités.

• Plus de reconnaissance.

• Plus de vêtements.

• Plus de meubles.

Comme si “avoir plus” me rendrait plus heureuse.

Fichu capitalisme.

J’ai l’impression que mon petit frère traverse les mêmes émotions que moi, avec 4 ans de décalage.

• Notre soif d’ambition.

• Notre envie de partir loin.

• Notre solitude.

• Notre besoin de revoir des amis.

• Nos moments où le cerveau disjoncte.

• Notre culpabilité de “demander” à nos parents et l’envie de les remercier en leur rendant le double.

Quand je le regarde, j’ai l’impression que l’on vit et pense les mêmes choses.

Juste parfois, on ne prend pas les mêmes décisions.

Un jour, il a dit une phrase qui m’a marquée :

Je me sens tellement heureux lorsque je commence quelque chose de nouveau ; ou lorsque je sais que je vais m’acheter quelque chose de sympa. Et quand j’atteins mon objectif, je me sens vide à nouveau.

Il n’a pas tort.

Lui et moi, on aime tester plein de nouvelles choses, mais on ne s’en satisfait jamais.

Je pense qu’on cherche la même chose : ce sentiment de désir qui nous rend euphoriques.

Mais lorsque le désir est assouvi, il n’y a plus de plaisir.

Alors, on recommence.

Ce que dit Proust sur l’amour fonctionne aussi avec le désir matériel, je trouve :

« Le désir fleurit, la possession flétrit toutes choses. »

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L’illusion du bonheur

En ayant voulu toujours plus dans mon quotidien, j’ai complètement abandonné ce qui me rendait vraiment heureuse.

J’imaginais que je serais plus heureuse avec plus de reconnaissance au travail.

Alors je travaillais toujours plus, je m’imaginais gérer une équipe… sans jamais faire attention à mon niveau de fatigue, ni écouter mes réelles aspirations.

J’imaginais que je serais plus heureuse en explorant le monde entier.

Alors j’ai voyagé dans plein de pays en Asie, en Amérique… comme si les paysages français valaient moins.

J’imaginais que je serais plus heureuse avec de beaux objets.

Alors j’ai acheté une jolie voiture.

Puis j’ai réalisé qu’au quotidien, ça ne me rendait pas plus heureuse.

Lorsque je repense aux plus beaux souvenirs de ma vie, ce ne sont jamais ces “plus” qui ressortent en premier.

Du coup, j’ai revendu ma voiture, j’ai ralenti au travail et je commence à découvrir la France. ;)

Ce qui me rend profondément heureuse, ce sont les moments les plus simples.

• Les moments où j’attendais mon bus devant le château de Versailles pour aller en cours.

• Les balades avec mes parents dans les chemins de La Hague.

• Les pique-niques dans les dunes quand j’étais petite avec mes cousins.

• Le bruit de la tondeuse qui me réveillait l’été quand j’étais ado.

• Le petit-déjeuner sur la terrasse avec mon compagnon.

• Le thé chaud et réconfortant après une balade face au vent glacial.

• Les soirées à observer la Lune au télescope avec mes parents (mon père me faisait croire qu’un gars sautait de la Lune ! 😂)

C’est donc ça vieillir ?

Se rendre compte que les moments les plus simples sont les plus heureux ?

C’est dingue de se dire que ces dernières années, j’ai vécu la tête dans le guidon, à vouloir toujours plus, à me laisser dévorer par le stress et la fatigue et constater le changement avec mon état d’esprit aujourd’hui.

Ça fait du bien de ralentir et de s’ennuyer.

J’ai l’impression que mon cerveau se remet à fonctionner, qu’il retrouve son regard d’enfant sur le monde.

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Quête secondaire de l’été : vivre et apprécier des moments simples

Vendredi prochain, mes congés débutent.

À la base, je souhaitais suivre mon plan initial : parler du chemin que j’ai emprunté pour être en télétravail, startup à impact, semaine de 4 jours.

Sauf que, cet été, j’ai envie de ralentir et de me créer de jolis souvenirs.

Jusqu’en septembre, j’aimerais utiliser ce journal… comme un vrai journal intime.

Chaque semaine :

• Te raconter les petits moments qui m’ont rendu heureuse.

• Te parler de mes émotions.

• Le tout, appuyé de photos.

J’aimerais t’inviter à vivre et apprécier plus de moments simples et qu’on se les raconte en commentaires, ça te dit ? 😊

Ici, j’ai beaucoup parlé de travail, mais la quête d’un équilibre de vie, dans sa globalité, passe aussi par les autres pans de la vie : la vie sociale, l’apprentissage, les hobbies, l’imagination, l’ennui…

Mes petits moments de bonheur de la semaine :

• Hier, j’ai ouvert le velux de mon bureau à 1 h du matin pour observer la Lune.

• Vendredi, j’ai passé la journée avec mes parents et j’ai photographié une libellule.

Et toi, quels petits moments as-tu apprécié cette semaine ?

Si tu as aimé cette édition et mes écrits de manière générale, n'hésite pas à appuyer sur le ❤️. Cela m'aide à développer Funambule et ça fait juste chaud au coeur de savoir que je suis lue. Merci !

À dimanche prochain !

J’espère que l’on aura de beaux “moments simples” à partager.

Margaux