👩🎓 2 ans chez Microsoft, 15 apprentissages
#9 - De la déception à la révélation : où comment j’ai réalisé ce que je voulais dans la vie.
Cher toi,
Comment tu te sens aujourd’hui ? La frite 🍟 ? Ici, c’est full courbatures. J’ai repris la course à pied cette semaine et j’ai clairement senti le poids du laisser-aller. Mais on est motivé !! C’est fou, je suis encore en totale euphorie depuis mon retour de vacances. J’ai le sourire, je rencontre plein de personnes et vous êtes tous hyper bienveillants en mp. Cherry on the cake, on est déjà 1 594 ici, baluchon sur le dos, détermination dans le regard, marchant droit en quête d’un meilleur équilibre de vie.
Tu te souviens de la fois où je te racontais qu’en 2016, j’avais postulé chez Microsoft du fin fond de ma campagne, sans trop y croire, juste parce que l’entreprise me faisait rêver ? Aujourd’hui, je te raconte la suite ! Cette expérience m’a totalement fait sortir de ma zone de confort et grâce à elle, j’ai vraiment évolué dans mon métier et en tant que personne.
Pourquoi ?
Pendant 2 ans, je me suis nourrie des autres pour me développer.
Je te raconte 👇
🔔 Si tu me lis et que tu n’es pas encore abonné, rejoins-nous ! Je te raconte mon chemin vers un meilleur équilibre de vie global tous les dimanches.
😳 L’impression d’être arrivée à l’école en pyjama
Je me souviens encore de mon 1ᵉʳ jour :
Septembre 2016, je descends du RER C, à Issy-les-Moulineaux.
Je reste plantée devant le grand bâtiment vitré, à en regarder le sommet.
J’aime sa forme arrondie.
Un bateau de verre.
Je sens une petite boule peser dans mon ventre.
💭 “Je travaille chez Microsoft.”
💭 “J’ai peur.”
Mais je me lance.
J’ai l’impression de débuter une nouvelle vie.
Nouvelle ville, nouveau job, nouvelle école, je ne connais personne.
Beaucoup d’alternants arrivent déjà de Paris.
Dauphine, Sciences Po, grande école de commerce.
Je me sens un peu perdue.
J’arrive de la campagne, je n’ai pas fait d’école réputée, je n’ai pas de jolis vêtements de marque.
Je suis un peu mal à l’aise.
Mais j’oublie vite ce sentiment lorsque Guillaume vient me récupérer.
Il fait partie de l’équipe Relations Publiques & Communication. Ma nouvelle équipe.
On me fait une place dans l’open-space géant du marketing.
6 par bureau, je suis au milieu.
Ça parle beaucoup.
Ça rit.
Les femmes sont bien habillées, avec de jolis talons, des robes Sézane, bagues Mauboussin, trenchs Burberry.
Je suis totalement intimidée.
J’ai tout donné à l’entretien de groupe, limite en étant devenue extravertie, car j’étais passionnée par Minecraft et l’Éducation et pof :
Je deviens toute timide dans cet espace ouvert, entourée de personnes extraverties, expertes dans leur métier, ultra-dynamiques et confiantes en elles.
Dans ma tête, j’avais l’image des techos de la Silicon Valley en t-shirt.
Mais là, on est à Paris baby 🥐 et clairement…
… j’ai un peu l’impression d’être un imposteur.
“Pourquoi je suis là ? C’est bizarre qu’ils m’aient prise, je suis différente. Doit y avoir une erreur.”
En résumé, en arrivant là-bas, j’avais :
😶 Zéro confiance en moi
📰 Zéro compétence en relations publiques/ relations presse
👋 Zéro capacité à sociabiliser
👗 Zéro style (mais ça ne s’est pas arrangé)
😎 Zéro expérience de la vie de “cadre-dynamique” 😂
Mes premiers pas dans le monde du travail, c’était dans l’industrie militaire.
C’était plutôt : chacun son bureau, pas de restau ou verres entre collègues (même si j’ai tissé du lien avec quelques personnes), peu de reconnaissance du travail des femmes. 😐
Là, j’ai atterri dans l’équipe la plus extravertie du campus Microsoft.
J’avais l’impression de sauter d’un avion sans parachute.
OU PLUTÔT, d’être arrivée à l’école en pyjama ou à poil. Ça change en fonction des cauchemars.
Ce sentiment de malaise où l’on se dit : “faites que je rentre chez moi au plus vite.”
🔎 Mes péripéties chez Microsoft : de la déception à la révélation.
“Plus le temps passait, plus je m’enfermais dans ma coquille.”
Toujours en septembre 2016.
Guillaume m’embarque avec lui à un événement qu’il a organisé pour Xbox :
Le lancement du jeu Forza Horizon avec la presse et les créateurs de contenu gaming.
Il avait tout préparé : le communiqué de presse, un évènement immersif dans les décors du jeu, le listing des journalistes, les interviews à réaliser.
C’était incroyable !
Octobre, j’avais mon badge presse pour accéder en avant-première à la Paris Games Week.
C’était le feu et j’avais des étoiles dans les yeux. 🤩
J’adorais les sujets Xbox !
Je me souviens encore de Guillaume racontant sa meilleure campagne de lancement : passer en péniche brandée Xbox derrière le décor de lancement de la nouvelle PlayStation. 😂
Coup de génie que vous devez absolument regarder (la vidéo date d’il y a 17 ans omg) :
Mais ces petites étoiles sont assez vite parties pour trois raisons.
La première, c’est qu’avec l’alternance, je ne pouvais suivre aucun projet de A à Z.
Soit je lançais le projet et je ratais l’évènement, soit l’inverse.
Du coup, c’était hyper frustrant pour tout le monde.
Deuxième raison, je suis passée sur des sujets plus BtoB, c’était moins fun. Guillaume voulait découvrir un nouveau sujet.
Troisième raison… j’étais trop mal à l’aise dans ce métier relationnel.
Tisser du lien, gagner la confiance des journalistes, entretenir le réseau… ce n’était clairement pas pour moi.
J’avais l’impression d’être à l’arrêt en mode spectateur et de voir tout le monde s’affoler autour de moi. Et moi, petite souris incapable de bouger.
Plus le temps passait, plus je m’enfermais dans ma coquille.
J’étais admirative de tout le travail qu’accomplissait l’équipe et j’aurais aimé être comme eux - à kiffer le métier.
J’aurais aimé devenir extravertie, mais je n’ai pas réussi.
Petite claque, j’avoue que j’avais le moral dans les chaussettes.
Ça t’est déjà arrivé de te sentir comme ça au boulot ?
Pour me réconforter, je passais tous mes midis à la salle de sport.
L’avantage, c’est que j’étais au top de ma shape mdr.
“L’année de la révélation”
Septembre 2017, je change d’équipe.
J’intègre la Communication Interne avec Nathalie et Margaux.
Elles m’aident, m’écoutent, me mettent à l’aise, me font rire, transmettent leur savoir.
Je me sens tout de suite à l’aise et très vite, je kiffe TOUT ce que je fais.
Écrire avec un ton amusant tout en faisant passer des messages sérieux
Imaginer des campagnes de communication managériale décalées
Écrire des scripts pour des vidéos
Tourner des vidéos avec l’équipe Content
Jouer dans les vidéos - parodie de Kaamelott, Maison à Vendre, Zone Interdite et les Jokes de Papa
Assister la régie
Organiser des évènements avec des jeunes en réinsertion ou des femmes qui veulent apprendre le code
Participer au lancement de l’école Microsoft
Voici l’une des vidéos :
J’écris, je raconte des histoires, je m’amuse, j’utilise ma créativité et mes missions me permettent d’approfondir des sujets qui m’animent : l’éducation, la réinsertion professionnelle, l’apprentissage du code, Minecraft. Bref, tous les sujets qui m’avaient donnés des étoiles dans les yeux pendant l’entretien d’embauche.
Je collabore avec la Content Factory (l’équipe qui crée tous les contenus) et là, révélation finale : je découvre le métier que je veux faire : Content Manager. Je veux utiliser ma créativité, écrire, créer des campagnes marketing pour le grand public. ✨
👩🎓 15 apprentissages qui ont façonné ma vie d’adulte et ma vision de l’entreprise
Lors de ces 2 années, j’ai absorbé tout ce que je pouvais :
Les soft skills de l’équipe
L’expertise
La culture de l’entreprise
Les idées et les traits de personnalités de certaines personnes
J’ai réalisé que toute la richesse de l’entreprise provenait des personnes qui la constituaient. Et à partir de ce moment, j’ai l’impression d’avoir commencé à grandir et à m’accomplir. Voici tout ce que j’ai retenu. À prendre ou à laisser, vous en faites ce que vous voulez, mais si jamais ça peut vous servir, j’en serais ravie !
🌟 Culture d’entreprise :
La diversité rend ta culture d’entreprise unique : ça ne sert à rien de recruter des personnes qui te ressemblent, car vous allez tous penser de la même façon. La richesse des idées vient de la diversité ethnique, religieuse, sociale etc. Avec des expériences et des points de vue différents, on fait émerger des idées disruptives.
Faire tomber la hiérarchie permet de créer une meilleure cohésion d’équipe : le PDG de Microsoft France ? Je l’ai vu chanter du rock sur la scène d’un séminaire. Tout le monde pouvait aller lui parler sans aucun souci. Là-bas, personne n’était plus privilégié qu’un autre et grâce à cette façon de gommer la hiérarchie, il n’y avait pas de tabou à parler de certains sujets.
Faire confiance à ses employés les rend plus autonomes et productifs : c’est là-bas que j’ai découvert le travail hybride (mix présentiel-télétravail). Comme le côté hiérarchique était gommé, chacun était responsable de son sujet et pouvait tester ses idées, voir si ça fonctionnait et apprendre de ses erreurs (test & learn). Malgré la taille de l’entreprise, tout avançait vite !
Apprendre à donner du feedback positif : en France, faut se le dire, on voit souvent le côté négatif des choses, surtout en entreprise. On a cette culture du “passage de savon” et on reconnait assez peu le travail bien fait (même si ça a beaucoup évolué). Malheureusement, les non-dits génèrent beaucoup de frustrations. On ne se sent pas utile, on perd confiance en soi et on finit par ne pas aimer son job. Chez Microsoft, je me souviens qu’il y avait eu tout un travail sur la façon de faire des retours à ses équipes : dire ce qui pourrait être amélioré et féliciter chaque réussite. C’est incroyable de voir le sourire que provoque un compliment. C’est là-bas que j’ai découvert qu’un manager pouvait aussi devenir un coach ou un leader inspirant.
Sois à l’écoute et bienveillant avec tes collègues : j’y ai aussi découvert une forte culture de l’écoute. L’écoute des idées, l’écoute des soucis, l’écoute des apprentissages. L’objectif, c’était de s’améliorer à partir du retour d’expérience de chacun plutôt que de répéter la même erreur.
Responsabiliser les plus jeunes les aide à progresser rapidement : un alternant “Chef de Projet” ? C’était la première fois que je voyais ça ! J’étais choquée de voir que les alternants avaient une vraie place et des responsabilités. Grâce à ça, on progressait super vite et surtout, on se sentait valorisé.
💻 Côté pro :
Chaque employé est un ambassadeur de ta marque : c’est clairement chez Microsoft que j’ai découvert LinkedIn. En interne, il y avait une plateforme d’employee advocacy. Chaque semaine, l’équipe Presse y partageait les meilleures retombées, les faits importants sur l’entreprise et ainsi, chacun pouvait s’approprier l’actualité pour en faire des posts LinkedIn ou des tweets. Bonus : plus tu partageais, plus tu étais récompensé. Imaginez la puissance du mécanisme : des centaines de personnes partagent une information à des réseaux tous différents. Le message se diffuse à vitesse éclair. C’est encore trop sous-estimé en entreprise !
Relis-toi 15 fois : rigueur parfois acquise dans la douleur, mais au moins c’est rentré et c’est devenu un réflexe. Si tu dois publier un message, relis-toi à voix haute, vérifie les conjugaisons, prononce la ponctuation, vérifie les règles d’orthographe (et leurs exceptions), pars 15 min et relie à tête reposée une dernière fois. J’avais tellement peur de me faire affichée pour une faute que ce comportement est ancré en moi. Bon, sauf dans cette newsletter, c’est mon espace détente, alors je fais ce que je veux. 😈 Je me relis plusieurs fois mais sorry, je laisse passer encore quelques coquilles !
L’humour aide à susciter l’intérêt : honnêtement, tout le monde s’en pète des changements managériaux de la boîte. C’est chiant à mourir. La clé ? Piquer la curiosité avec des concepts qui dénotent. Là-bas, la clé, c’était l’humour. On parlait de management grâce à Kaamelott, par exemple.
Prépare-toi pour moins stresser : ce qui m’a scotchée chez Microsoft, c’est l’aisance des employés à parler sur scène. J’avais l’impression d’assister à des conférences TedX à chaque prise de parole. Toute intervention commençait avec un bon hook : une question, une référence, une anecdote, une histoire… Je me demandais quel était leur secret pour être aussi à l’aise. Spoiler : ils ne l’étaient pas tous. Ce qu’ils avaient en commun, c’était la préparation. Ils préparaient une trame, travaillaient leur communication non verbale, le pouvoir du silence, la gestion du souffle etc.
Captive grâce à des histoires et des univers qui te sont propres : en arrivant chez Microsoft et surtout aux relations presse, je n’avais jamais vu de tels évènements de lancement. Chaque évènement plongeait les journalistes dans un univers immersif : le décor, le son, l’image. Tout était fait pour t’emmener dans un univers et susciter de l’excitation liée à la découverte. Cet univers était renforcé par un storytelling bien ficelé : l’histoire de la création d’un produit, comment un logiciel a aidé un agriculteur à optimiser son travail pour enfin prendre des vacances. Bref, chaque annonce devenait une expérience.
Pense client et pas produit : ce point est lié au précédent. La clé de la réussite, c’est le client. Sois “customer-obsessed” Pense à lui tout le temps : ses contraintes, ses besoins, ses centres d’intérêt, ses ambitions, ses rêves. Avec toutes ces données, tu créeras le meilleur produit et la meilleure expérience client.
💭 Pensées et comportements :
Marche en rythme et la tête haute : ça me fait rire de l’écrire car ça dénote complètement des sujets pro. Pendant ma 1ère année, j’étais admirative du charisme de ma N+2. Bon j’avoue qu’elle m’intimidait énormément. Elle avait une prestance de dingue qui fait qu’on la remarquait à chaque fois qu’elle entrait dans une pièce. Elle dégageait une confiance en elle incroyable et ce qui m’impressionnait, c’est qu’elle marchait toujours la tête haute en regardant droit devant elle, avec le smile. Alors que moi, je regardais le sol. J’ai commencé à tester le truc. Quand je marchais, j’étais tellement en rythme que ma queue de cheval se balançait d’un côté puis de l’autre. Aujourd’hui, je ne marche pas de la sorte lorsque je me sens en confiance, avec mes collègues ou mes potes. Mais quand je me sens stressée, dans la rue ou pendant un évènement, je me dis : “montre que tu as confiance en toi lorsque tu marches” et ça me rassure.
Les introvertis disposent de leurs propres forces : ça, c’est une parole rassurante de ma deuxième tutrice. Lors d’une discussion, je lui confiais qu’on valorisait beaucoup les personnes extraverties et qu’on avait tendance à les recruter alors qu’on mettait souvent de côté les introvertis. On était vus comme des gens bizarres. Elle m’a répondu en me disant que les introvertis possédaient des forces que n’avaient pas les extravertis : ils observent, analysent, écoutent avec attention, et prennent des décisions réfléchies. Depuis, je suis fière de mes traits de caractère. 😊
Ce qui paraît peu pour toi peut changer une vie pour d’autres : je n’ai jamais vu autant de gens donner. Donner de leur temps pour des associations, donner de l’argent pour des causes qui leur tiennent à cœur, donner des objets qui ne leur servent plus. Dans ma famille, on ne donnait pas ce qu’on avait acquis à la sueur de son front. Grâce à cette expérience, je me suis rendu compte que donner (lorsqu’on peut se le permettre) pouvait changer la vie des gens. Ça peut paraître logique pour beaucoup, mais pour moi, ça ne l’était pas. Un jour, quand j’étais petite, j’ai vidé mon porte-monnaie dans les mains d’une personne SDF. Ça a tellement choqué mon père que je donne toutes les pièces qu’ils m’avaient confiées qu’il me le rappelle régulièrement, encore aujourd’hui. Je ne lui en veux pas, car on n’avait pas beaucoup d’argent. Mais maintenant que je gagne bien ma vie, je sais que donner à des associations, acheter des denrées pour les Restos du Cœur ou pour les associations animales est un effort que je fais tous les mois pour changer la vie d’êtres vivants qui sont dans le besoin.
💪 Pourquoi ces 2 années ont-elles été déterminantes ?
En 2 ans, j’ai l’impression d’avoir vécu une formation professionnelle et humaine en accéléré et surtout, je me suis découverte.
J’ai découvert le métier que je voulais exercer
J’ai découvert mes forces : imagination, organisation, écriture
J’ai découvert une nouvelle vision du travail, plus humaine et positive
Et le plus important : j’ai découvert ce que je ne VOULAIS PAS dans la vie.
Malgré cette expérience incroyable, ce rêve d’enfant devenu réalité, je voulais :
❌ Quitter les multinationales et les grands groupes
❌ Quitter les relations presse
❌ Quitter Paris
❌ Quitter les open-space
Mais les raisons de ces décisions, je vous en parlerai dimanche prochain à 11h !!
J’espère que cette nouvelle page de Funambule t’a plu.
J’ai repris le format “histoire” avec lequel j’avais commencé au tout début. Je ne sais pas si ce format te plaît, mais il me fait du bien. Il m’aide à prendre conscience du chemin parcouru et de tout ce que j’ai appris. Je sais qu’aujourd’hui, la vie que je mène est le résultat de tout ce que je te raconte ici. 🧡
Bien sûr, pour alléger la lecture, je mixerai avec des formats plus courts comme j’ai pu le faire la semaine dernière car j’ai aussi à cœur de partager l’évolution de ma quête d’un meilleur équilibre.
Merci encore d’avoir lu ce gros pavé ! 😂
À dimanche prochain,
Margaux
-
PS : Si tu aimes toujours autant les sujets que j’aborde ici, tu peux soutenir mon travail en :
Ajoutant un like ou commentaire pour partager ta routine, tes soucis, tes conseils. De mon côté, ça me montre que je suis lue et ça fait plaisir. 🧡
Partageant cette newsletter à des proches qui pourraient avoir besoin de motivation :)