Note : il est 1h30 du matin, dimanche 14 juillet, à l’heure où j’écris. Je m’excuse si mes phrases n’ont parfois pas de sens. 😂
Cher toi,
As-tu déjà réfléchi à l'impact concret de ton travail sur ton entreprise ? ou sur la société ?
Il y a des métiers où l’impact direct est très concret :
Si tu enseignes, l’impact, c’est que l’enfant termine l’année avec un bagage de connaissances, un esprit critique, etc. C’est motivant de mesurer ses progrès !
Si tu es ingénieur mécanicien, la pièce que tu conçois va être produite et fera partie d’un tout qui aura une fonction précise. Tu vois ta pièce prendre forme.
Mais il y a aussi des métiers où l’impact n’est pas direct.
On se sent parfois inutile, car rien n’est mesurable ou palpable.
On se demande quel est le sens des tâches que l’on effectue.
Je me suis pas mal posée ces questions pendant mes 1ères années de travail.
J’aimerais profiter de cette newsletter pour t’expliquer le cheminement de ma pensée à l’époque et ce que j’ai fait pour me sentir utile via mon métier.
1 an de satisfaction controversée
📼 1er septembre 2015, je débute ma première année d’alternance en tant que Chargée de Communication dans le naval de défense (sous-marins).
J’avais travaillé quelques étés mais, là, c’est différent.
J’ai un rôle précis, dans une équipe, sur du long terme.
1 an, c’est beaucoup pour moi.
Tous les matins, j’arrive sur la base navale en sachant que le sous-marin est en cours de construction, c’est satisfaisant.
Je sais qu’il était attendu par la Marine.
Vous le connaissez peut-être, ce sous-marin, c’est le Suffren qui a été inauguré par le Président Macron il y a peu.
Bref.
En tant que Chargée de Communication, mon métier consiste à :
Interviewer des ingénieurs et rédiger des articles pour tenir les employés au fait de l’avancement du sous-marin.
Organiser des évènements internes pour transmettre les messages du CODIR à l’ensemble du site.
Et le plus cool : organiser des petits-déjeuners et visites pour des délégations (Préfets, Ministres Français et étrangers).
Honnêtement, là, je trouve du sens dans tout ce que je fais.
Je sais que les missions internes ont pour but de fédérer les équipes autour de la construction de ce sous-marin exceptionnel qui sert de vitrine pour l’international. Les missions externes, quant à elles, permettent de travailler la réputation de l’industrie française à l’étranger pour signer des contrats.
Avec des années de recul, je pense que ce qui a renforcé ce côté “palpable” de mon impact était :
le fait de travailler directement sur la base navale à Cherbourg, au cœur du chantier, et pas isolée dans un bureau à Paris.
la construction d’un produit physique.
l’objectif lié à la signature de contrats (à l’époque, on travaillait sur la réputation de la France pour signer l’Australie face aux US, au Japon etc.)
J’ai ADORÉ mon expérience, j’aime beaucoup la géopolitique.
C’est un peu malsain de se dire que je kiffe ça, car la boîte (semi-publique) se fait des tunes grâce aux tensions qui se créent dans le monde.
Je me sentais utile, mais tiraillée du côté de mes valeurs.
Côté impact sur la société, c’était zéro pointé.
Je me dis qu’on a tous nos controverses. D’ailleurs ça pourrait faire un beau sujet de newsletter !
2 ans en quête de sens… sans en trouver.
📼 1er septembre 2016, tout autre paysage : j’entame mes 2 ans d’alternance chez Microsoft à Paris en tant que Chargée de Relations Presse puis Chargée de Communication Interne.
Et là, je me demande à maintes reprises quel est le sens et surtout l’impact de mon métier.
La 1ère année, mes missions consistent à :
Publier des communiqués de presse.
Assister l’équipe dans l’organisation de lancements auprès des journalistes/ influenceurs.
Accueillir certaines personnalités de temps en temps.
1 fois par mois (je crois), on rend visite à notre agence RP pour parler des résultats et des évènements à venir.
La 2ème année :
Organiser des évènements internes pour transmettre les messages.
Rédiger des newsletters pour les équipes françaises.
Organiser des shootings photos ou tournages vidéo.
Le hic : même si je kiffe les tâches en elles-mêmes, je ne vois pas en quoi ce que je fais a un impact sur Microsoft, et encore moins sur la société.
Je ne peux RIEN mesurer.
Ok, il y a eu tant de retombées presse, mais quel en a été l'impact ensuite ?
Ok, l’évènement a été apprécié par les équipes, mais comment cela a influencé leur façon de travailler ? Leur perception de l’entreprise ?
Ok, ces influenceurs ont testé ce produit, mais combien de ventes ont-ils généré par la suite ?
Avec le recul, je pense que les soucis étaient multiples :
Déjà, en tant qu’alternante, j’avais beaucoup moins accès aux données, je pense. Je ne connaissais même pas le taux d’ouverture de la newsletter interne que je rédigeais toutes les semaines !
Microsoft est très orienté BtoB (pro) & logiciels, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Le côté BtoC avec les ordi, tablettes, Xbox, c’est minime. Du coup, rien n’est palpable comme pouvait l’être le sous-marin.
L’échelle de l’entreprise est telle que l’impact de ton action est noyé dans les actions de milliers d’employés à travers le monde.
Le seul moment où je trouvais du sens et voyais l’impact de mes actions, c’était lorsque je participais à des missions liées à l’éducation au code.
Peut-être qu’en étant en CDI, présent pendant plusieurs années, l’impact est plus mesurable. Je ne sais pas. Si quelqu’un de Microsoft me lit, n’hésite pas à partager ton avis en commentaire.
En tout cas, après 2 années de remise en question, une chose était sûre : je voulais voir l’impact direct de mes actions.
Pourquoi ?
Surement pour me tester.
En sortie d’études, je voulais voir si j’avais de la valeur sur le marché du travail.
Je voulais me sentir utile et valorisée.
En septembre 2018, je commence à chercher un emploi qui a un impact visible :
Assistante parlementaire. Je me disais qu’on pouvait avoir un impact concret sur la vie des habitants.
Assistante du Préfet Maritime. Bon là, j’avoue, je visualisais moins le sens.
Chargée de Relations Presse pour la Marine. Le même sens que ma 1ère année d’alternance, mais j’ai peur des profondeurs de la mer (il fallait aller sur les navires), je ne suis pas très bonne nageuse, alors j’ai abandonné au moment des tests de natation (la loose).
Et puis BINGO.
La solution qui m’a aidée à voir l’impact immédiat de mon travail.
Après 6 mois de chômage à vivre ma meilleure vie en jouant à Civilization VI, je réfléchis aux expériences vécues chez Microsoft et là...
Je repense à Station F, un incubateur.
Bon, je n’avais pas envie d’y bosser hein, car je voulais rentrer en Normandie.
Mais je pense aux startups.
Équipe restreinte.
1 objectif concret.
Chacun a un rôle à jouer.
Tu mesures tout ce que tu fais car le budget est serré.
Tu ajustes le tir en continu.
Tout ça, très vite.
C’est un format qui me plaît.
Je peux me tester.
Je peux mesurer.
Je peux apprendre en continu.
Je suis une personne qui se passionne vite.
Je peux être utile.
Mes seules conditions… 😂 :
Le sujet doit m’apporter des étoiles dans les yeux.
Le métier doit me stimuler.
Le salaire doit être convenable.
Tout ça, depuis Cherbourg.
J’ai commencé par Fizzer, monde de la carte postale, car je suis passionnée d’écriture et surtout d’échanges épistolaires. Depuis ado, je reçois des lettres du monde entier et j’écris à mes correspondants.
Aujourd’hui, je continue avec Pimpant, car je suis convaincue qu’on peut changer les normes de consommation à la maison, convaincue que le rechargeable est un geste de bon sens, convaincue qu’on peut véhiculer un nouvel art de vivre qui met le Vivant (humains, biodiversité) au cœur des réflexions.
Comment je mesure l’impact de mon métier aujourd’hui ?
Ce qui est satisfaisant dans mon métier actuel :
Je suis arrivée au début de l’aventure. Mon cerveau est donc capable de comparer le passé et le présent et de constater l’évolution du projet. On n'était que 5 au début, nous sommes maintenant 20, je sais que j’ai contribué au développement de la marque et du premier produit. C’est concret.
Je mesure quasiment tout ce que je fais. Je sais que le média fait venir + d’1 million de personnes sur le site chaque trimestre. Je sais que mes emails sont lus par 100 000 personnes et qu’ils génèrent presque 30% du CA.
J’ai des objectifs à suivre chaque trimestre qui me donnent un fil rouge et m’aident à prioriser les tâches à forte valeur.
Les produits sont palpables, et bientôt, je pourrai suivre et documenter leur production de A à Z dans notre future usine.
On reçoit beaucoup de retours de clients, et parfois sur le contenu que l’on crée. C’est directement lié à mon travail et aux collaborations avec les membres de l’équipe.
L’équipe que l’on a créée est unie dernière un objectif commun, positif pour la société. Il y a du sens dans le projet, beaucoup de solidarité et de passion dans l’équipe. J’en puise de la motivation tous les jours.
Si cela peut te servir, j’ai listé les questions que je me suis posées au fil des années :
Quels sujets me stimulent dans la vie ? (l’immobilier, l’environnement, les animaux, la science, la mécanique, la santé, l’agriculture, l’enseignement, la culture…)
Quelle est la mission de l’entreprise pour laquelle je travaille ?
Quel est son impact sur la société ?
Cette mission est-elle en accord avec mes valeurs ?
La mission de l’entreprise me stimule-t-elle ?
Comment mon métier permet à l’entreprise d’atteindre sa mission ?
Comment je le sais ? Suis-je capable de le mesurer ?
Quels KPIs (indicateurs) dois-je suivre pour mesurer mon impact ?
Mes actions, une fois mesurées, démontrent-elles une amélioration ?
Si non, quelles actions pourrais-je mettre en place pour avoir un impact positif ?
Quelles actions apporteraient le plus de valeur, le plus rapidement possible ?
Réflexion
Je suis consciente que c’est un privilège d’avoir pu avoir ce genre de réflexion. J’ai eu la chance de signer des contrats en alternance, j’ai pu bénéficier du chômage, et à l’époque, je n’avais pas les contraintes que beaucoup de personnes peuvent avoir : des prêts, des bouches à nourrir.
De plus, aujourd’hui, le marché du travail est compliqué, surtout dans mon métier. Beaucoup de jeunes sortent d’études de marketing ou communication, il y a beaucoup de candidats, et donc beaucoup de concurrence à une époque où les entreprises sont plus frileuses à l’idée d’investir dans des profils moins expérimentés.
Pour le coup, je ne peux que conseiller d’opter pour l’alternance pendant les études supérieures. Mon diplôme universitaire (Master Sciences Politiques & Affaires publiques) m’a forgé un esprit critique, une bonne capacité d’analyse et de prise de recul. L’entreprise (Alternance Communication) m’a fait monter en compétence rapidement et m’a aidée à comprendre les attentes du marché. Le combo des deux est terrible !
Note : d’ailleurs, après 3 ans d’études dans le privé, c’était un choix d’aller à l’université. Je trouvais les cours plus approfondis. Ils m’ont vraiment poussée à réfléchir, à analyser, à remettre tout en question vs l’école privée où j’appliquais des compétences concrètes. La combinaison des deux m’a cependant beaucoup enrichie.
Tu en es où toi dans ton métier, tes réflexions ? Quel chemin as-tu emprunté pour arriver à ton métier actuel ? Est-ce qu’il te plaît ?
Si tu es en recherche d’emploi, je t’envoie plein d’ondes positives pour trouver l’entreprise/ créer le projet qui te conviendra. Ne baisse pas les bras, ta détermination paiera forcément à un moment.
Si tu as aimé cette édition, tu peux appuyer sur le coeur ou partager ton avis ou tes questionnements en commentaires. Et si tu m’as lu jusqu’ici, déjà bravo pour le mental, et tu peux commenter en m’indiquant/expliquant ton métier. 😁❤️
À dimanche prochain,
Margaux.
PS : Merci pour vos commentaires ultra bienveillants de la semaine dernière, je suis trop heureuse d’avoir réuni autant de chouettes personnes ! D’ailleurs, ça va un peu mieux cette semaine. J’ai coupé mon téléphone tout le week-end, j’ai repris la course à pied, et là on commence la rénovation de mon bureau qui a pris l’eau à cause d’une toiture centenaire (maintenant, toute neuve avec un velux balcon) et des tempêtes de 2023.
Voici le “maintenant” et mon plan “à-peu-près” pour le “après”. Je vais m’amuser à filmer la rénovation !
Merci Margaux pour ces mots
Cela fait plusieurs newsletters que je lis et que j'ai envie de commenter, cette fois c'est la bonne!
Je suis totalement alignée avec ce que tu écris. Cette quête de sens m'a fait quitter mon CDI dans une grosse boite il y a maintenant 1an et demi. Depuis, je cherche, je cherche et ta checklist de questions me fait avancer ^^
Je te comprends, je viens d'avoir 40 ans et je me pose pas mal de questions côté pro...
C'est peut-être plus la crise de la quarantaine lol.
Non mais c'est vrai que ça fait réfléchir... Je travaille dans une association qui s'occupe de personnes placées sous tutelle ou sous curatelle. Je ne suis pas au contact des personnes sous mesures. Je suis plus côté administratif et une partie informatique.
On verra ce que je décide mais ta newsletter fait réfléchir.
Et je te rejoins sur les commentaires bienveillants 😊