Alerte surmenage 🚨
#33 Récit d'un craquage en 3 semaines, Analyse & Solutions pour casser le cercle vicieux.
Cher toi,
Depuis presque 1 an, je travaille sur mon équilibre de vie.
Non pas pour trouver l’équilibre parfait et constant qui n’existe pas, mais pour trouver une routine où je ne suis plus un personnage secondaire qui fait tout pour les autres et rien pour lui.
J’ai donc travaillé sur ma santé mentale et physique, mon rapport au travail, mes hobbies, mon rapport au bonheur, mon anxiété, mon argent.
J’ai d’ailleurs utilisé cette newsletter comme journal de bord pour analyser et partager mes apprentissages : Bilan 3 mois - Bilan 6 mois - Bilan 9 mois.
Franchement, comparé à ma première newsletter d’état des lieux, j’ai vraiment progressé !
Depuis le dernier bilan, j’ai même réussi à courir mon premier 10 km (et apprécier courir).
Mais il y a un sujet que je n’ai pas craqué.
Une situation dans laquelle je m’engouffre à chaque fois :
Je m’abandonne dans la surcharge.
Ces 3 dernières semaines, j’ai fait tout ce qu’il ne fallait pas faire.
La semaine dernière, j’avais d’ailleurs commencé à t’écrire une newsletter en te disant “Vendredi, j’ai passé ma journée à chouiner.” mais je me suis dit qu’il serait plus intéressant d’attendre pour prendre du recul, analyser et trouver des solutions. 😁
Si tu sens que tu es dans le dur aussi ces derniers temps, cette newsletter pourra peut-être te servir.
🥹 “J’avais l’impression que tout le monde attendait quelque chose de moi, au même moment.”
Résumé des 3 dernières semaines (heures de coucher) :
Lundi - 3h00 (à Paris)
Mardi - 0h30 (à Cherbourg)
Mercredi - 2h00 (à Cherbourg)
Jeudi - 0h30 (à Cherbourg)
Vendredi - 1h30 (à Cherbourg)
Week-end (m’en souviens plus)
Lundi - 23h (à Dives-sur-Mer)
Mardi - 3h00 (à Cherbourg)
Mercredi - 2h00 (à Cherbourg)
Jeudi - 5h00 (à Cherbourg)
Vendredi - 5h00 (à Chalon-sur-Saone)
Samedi - 23h00 (à Chalon-sur-Saone)
Dimanche - 23h30 (à Chalon-sur-Saone)
Lundi - 3h00 (à Cherbourg)
Passion dévorante.
Ça fait 3 semaines que je grignote sur mon sommeil et que je me laisse dévorer par le stress.
La raison ?
Trop de sujets à gérer au boulot ET à la maison.
Le problème ?
Deux sujets pour lesquels je me suis prise de passion.
Deux sujets sur lesquels j’ai bossé sans compter.
Dans la vie, mon métier, c’est de créer du contenu.
Je le fais depuis 4 ans chez Pimpant (+ de nouvelles fonctions prochainement).
Créer du contenu, c’est une passion.
Je peux rester des heures à apprendre un logiciel de montage vidéo, à rédiger des articles, à monter un podcast, à imaginer des campagnes marketing, lancer une chaîne Youtube ou rédiger ma propre newsletter.
Je ne me mets aucune limite, car J’ADORE ÇA.
Le hic, c’est que je me suis lancée dans un projet de plus : créer du contenu pour mon copain sur Instagram & prochainement, Youtube. Je filme tout ce qu’il fait et j’avoue que même si je ne me passionne pas par le sujet, je me passionne pour sa stratégie de contenu.
J’ai passé ma journée à pleurer sans pouvoir m’arrêter.
Mais, il y a 2 semaines, j’ai craqué.
J’ai un peu honte de l’avouer, mais j’ai promis que cette newsletter reflèterait les hauts et les bas.
J’avais l’impression que tout le monde attendait quelque chose de moi au même moment et que je ne pouvais pas accorder le temps demandé.
Voyant un premier signal d’alerte (pleurs incontrôlés), j’ai tenté de me reposer.
Je pensais que ça irait mieux avec 2 jours de repos, mais j’ai continué à tirer sur la corde.
J’enchaînais mon job la journée, contenu pour mon compagnon la nuit et 0 contenu pour moi.
Quelques déplacements par-ci par-là, pour un shooting photo, un tournage pro & un tournage de 2 jours pour mon copain.
J’ai commencé à observer d’autres signaux d’alerte :
Mains humides et picotements.
Fatigue extrême.
Migraines & nausées.
Oublis et manque de vigilance :
Je suis montée dans le bus en laissant mon sac à dos dans l’arrêt de bus.
J’ai oublié de programmer des emails.
J’ai embouti le pare-choc de notre voiture dans un muret.
Oublié de l’administratif important (et en l’écrivant je réalise que j’ai oublié d’appeler la banque aujourd’hui pour payer les artisans qui attendent depuis 2 semaines… car je fais que d’oublier).
Bref, mon cerveau a totalement freezé !
Pourquoi se sacrifie-t-on pour les autres ?
Quand je lis ce que je viens d’écrire, je réalise que j’ai laissé tomber tout le cadre sain que j’avais mis en place ces 10 derniers mois :
🏃♀️ J’ai arrêté de courir pendant 2 semaines.
🛒 J’ai arrêté de faire les courses (team frigo vide).
🕹️ J’ai supprimé tous mes hobbies.
🛌 J’ai arrêté de dormir.
☕️ J’ai arrêté de sortir de chez moi pour voir du monde.
Pourtant, avec le temps, j’ai découvert que :
🏃♀️ Courir me permet de faire le vide dans ma tête et de maintenir mon corps en bonne santé.
🛒 Faire les courses me permet de prendre plaisir à cuisiner, de marcher et de bien nourrir mon corps.
🕹️ Lire, jouer, me balader… nourrissent ma créativité.
🛌 Dormir 8h me permet d’avoir les idées claires.
☕️ Sociabiliser me procure beaucoup de joie et de souvenirs précieux.
C’est nécessaire à ma stabilité mentale & physique.
Alors pourquoi je supprime tout pour les autres ?
Je pourrais juste dire : “Non, j’arrête, j’ai mes activités à faire.”
Mais non, je me mets dans le rouge coûte que coûte.
La semaine dernière, mon copain m’a dit :
Tu n’es vraiment pas une personne égoïste. Tu n’aimes pas forcément ce que je fais, mais tu m’aides à atteindre mes rêves. Tu pourrais juste me dire de me démerder.
Comment tu fais pour être aussi patiente ? Tu me filmes à faire de la mécanique jusqu’à 5h du matin, tu m’accompagnes sur circuit pour filmer 48 h, et tu ne te plains pas.
Je pourrais simplement répondre par :
J’adore créer du contenu.
J’aime aider les gens que j’aime, les causes qui m’animent.
Je ne te laisserai jamais tomber.
Mais j’ai l’impression que c’est plus profond que ça et que toutes les causes profondes sont inter-connectées.
La valorisation du dévouement au travail.
“Toujours plus, toujours plus vite” pourrait être le slogan de notre siècle.
On cherche à faire toujours plus au travail, en moins de temps, dans une société où la valeur travail est importante. Selon une étude de l’IFOP, 94% des Français trouvent le travail “important” vs 34% pour les hobbies.
Depuis petit, nos proches nous répètent la même chose :
“Travaille bien à l’école pour avoir un bon métier”.
“Fais attention à ton apparence, c’est important pour le travail.”.
Et on finit par dire à ces mêmes proches :
“Je ne peux pas venir ce soir, j’ai encore pas mal de boulot.”.
Du coup, telle une bonne élève, j’ai tout fait pour avoir de bonnes notes, un métier valorisé socialement, et être reconnue comme une bonne élève dans mon travail : bien organisée, qui se donne, sur qui on peut compter. Aujourd’hui, j’essaie aussi de faire mes preuves sur des projets personnels liés à mon métier.
Ce serait ouf que l’on inverse ce système de valeur et que “prendre soin de nous” devienne une priorité par rapport au dévouement au travail. Je me demande quelles conséquences cela aurait sur notre rapport aux autres. On serait peut-être moins mauvais les uns avec les autres.
La peur du rejet.
Je crois que le truc qui me blesse le plus, c’est quand on me dit : “Arrête, tu ne sers à rien.” ou que je réalise que quelqu’un fait mieux que moi et que je ne suis plus utile à un projet.
Je me dis que j’ai échoué et c’est dans ce moment que je m’engouffre dans une phase d’apprentissage acharnée pour faire mes preuves (une fois les preuves faites sur un sujet, je n’ai aucun souci à le confier à quelqu’un pour qu’il apprenne à son tour).
J’ai envie de sentir que je suis utile et si ce n’est pas le cas, je me désengage totalement. C’est intéressant, car en l’écrivant, j’ai l’impression qu’être utile, c’est aussi une façon de garder le contrôle. Si je suis indispensable, je crée un besoin constant, donc une sécurité. Je garde le contrôle et cela apaise mon anxiété.
À l’inverse, quand je me sens inutile, tout avance sans que je puisse agir. Je perds le contrôle et je remets tout en question : mes compétences, mon job, ma vie entière.
La faible estime de soi.
Et dans tout ça, il y a le besoin d’être validée.
Être utile, être tenace, être créative, être rusée, être une bonne amie, être une bonne grande sœur, une bonne compagne de vie. C’est comme si j’autorisais les autres à valider la qualité de ma personne. Sans que je puisse changer la note que l’on m’a attribuée.
Au final, j’ai l’impression que j’associe mon utilité à ma valeur personnelle.
Alors pour avoir une bonne estime de moi, je me dévoue aux autres pour me sentir utile.
Et lorsque je ralentis, j’angoisse à l’idée d’être inutile et je me sens nulle.
C’est un peu le chat qui se mord la queue !
Quelles pistes pour retrouver l’équilibre ?
Pour illustrer la situation, on pourrait imaginer un funambule accroché sous la corde par le bout des doigts. 😂 (d’où le nom de ma newsletter).
J’ai glissé.
J’ai pris conscience de la dangerosité de la situation.
Maintenant, faut trouver des solutions pour remonter.
1. Regarder dans le rétro
L’avantage d’avoir rédigé cette newsletter pendant 10 mois, c’est que j’ai constitué une boîte à outils que je peux dégainer à tout moment. Je vais donc réutiliser les outils qui m’ont permis de vivre sereinement :
🌙 7 leçons pour arrêter de finir tard (et sur les rotules)
Comment j’ai réduit mon anxiété ? (+10 exercices)
Redéfinir ses priorités de vie
2. Dissocier “estime de soi” et “utilité au travail”
Je crois que c’est le seul chantier que je n’ai jamais lancé. C’est un peu la source de tout le reste : l’anxiété, la peur du regard des autres, le rapport à l’alimentation, le rapport au travail etc.
Quelques pistes de travail :
Prendre rdv avec un psychologue pour prendre du recul.
Prendre conscience des mauvais jugements que je me porte et me demander si je les dirais à un ami.
Prendre le temps de célébrer les petites réussites.
Identifier ce que je valorise dans la vie, en dehors du travail (l’imagination, l’apprentissage…).
3. Actions immédiates pour stopper le cercle vicieux
Ça faisait 3 semaines que j’étais dans le jus et que je n’arrivais pas à casser le schéma. Certaines échéances de projets sont passées mais d’autres arrivent, alors j’ai décidé de ne pas continuer à m’engoufrer dans cette situation à risque. Ce que j’ai fait ou vais faire :
☕️ J’ai proposé à une amie d’aller travailler dans un café. Ça m’a fait énormément de bien de changer d’environnement et de papoter. On réitèrera toutes les semaines.
🏃♀️ Je suis allée courir & j’ai apprécié le calme et les paysages. La mer au loin, les feuilles d’automne qui s’envolaient et me tombaient sur la tête. Je retournerai courir avec le groupe Campus Coach de ma ville la semaine prochaine.
🛌 J’ai dormi +8h la nuit dernière + une lonnnnnngue sieste cet après-midi.
❌ J’ai refusé des activités que je n’avais pas envie de faire (mon copain fait donc du papier-peint tout seul à l’heure où j’écris 😂).
✍️ J’ai pris le temps d’écrire cette newsletter qui me fait tant de bien !
🌟 J’ai repris les stories sur Instagram, un petit plaisir créatif qui m’aide à prendre du temps pour moi.
🫕 Je vais préparer une liste de plats qui me donnent envie, simples et rapides à préparer, pour retrouver une routine de cuisine plaisir & équilibrée.
📅 Je vais programmer des petits moments pour moi dans mon agenda : lire quelques pages, me balader, cuisiner un bon petit plat, faire un masque, aller au cinéma etc.
Un programme basique, mais facile à mettre en place.
Objectif : se remettre au sommet de ses priorités.
Et non, ce n’est pas égoïste.
C’est nécessaire pour bien vivre avec soi-même et avec les autres.
Sur ce, je vais aller prendre une douche bien chaude, manger un plat délicieux et continuer à NE RIEN FAIRE aujourd’hui pour me reposer. Après tout, j’estime que je le mérite. ✨
Merci d’être toujours au rendez-vous !
Si tu as lu ce récit de dérapage incontrôlé jusqu’au bout 😂 , tu peux commenter en me disant comment tu vas réellement en ce moment et ce que tu mets en place pour te chouchouter.
Avec l’hiver qui arrive et les jours qui raccourcissent, le moral en prend un coup rapidement. J’espère que cette édition te permettra de mettre en place des petits moments rien qu’à toi. 🧡
À dans 2 semaines,
Margaux
PS : Vous êtes nombreux à aimer avoir plus de photos de mon quotidien dans cette newsletter. J’ai fouillé mon téléphone et je me suis rendu compte que j’étais tellement dans le jus que je n’ai fait AUCUNE photo si ce n’est mon nouveau papier-peint. 😂 Sorry !
C'est la meilleure newsletter que j'ai lu cette année. Keep going :)
ce que ça fait du bien de voir qu'on n'est pas tout seul dans cette situation. Bon courage à toi pour essayer de retrouver une sérénité et un équilibre dans ta vie, c'est tellement important d'avoir une bonne santé mentale