J’ai appris à aimer (un peu) le sport
#35 Grâce à 3 facteurs clés et une bonne introspection. 😊
Il y a 1 an, si l’on m’avait dit que je sortirais courir dans le froid et sous la pluie, je ne l’aurais jamais cru.
Je n’ai jamais aimé le sport.
Pour moi, ça a toujours été une corvée.
J’étais envieuse des personnes qui pratiquaient un sport avec plaisir, alors que moi, mon plaisir, c’était de me blottir dans un plaid, avec mes jeux vidéo ou une série.
J’ai tenté à maintes reprises de m’y mettre et je n’ai jamais tenu plus de 6 mois.
Mais cette année, un truc a changé.
J’apprécie faire du sport chaque semaine.
Alors je n’en suis pas ultra fan non plus au point d’être en manque, mais pour la première fois, ça me plaît d’en faire.
Pourquoi ?
J’ai adopté un nouveau point de vue.
Je t’explique le processus que j’ai suivi. 👇
1. Comprendre d’où l’on part.
Petite, je n’ai jamais été inscrite à une activité sportive.
Je passais mon temps aux cours d’arts plastiques ou de guitare.
Quelques années d’équitation à mon actif. 🐴
Mais avec mes parents, on n’a jamais fait de sport.
D’ailleurs, mes parents n’en font pas non plus.
Il faut se dire aussi que rénover une maison, ça demande beaucoup d’énergie (et malheureusement, ça te ruine aussi le corps).
Du coup, ça n’a jamais été une habitude pour nous.
Après l’école, mon exutoire, c’était Dofus & Minecraft, Naruto, la lecture, la guitare, les copains sur MSN puis Skype.
Au lycée, je n’étais toujours pas en bons termes avec le sport.
J’y allais parce qu’il fallait.
J’avais quelques facilités en sprint/ relais. C’était la seule discipline que j’adorais.
Allez savoir pourquoi, ma mère court super vite et moi aussi. 🐇
Par contre, côté cardio, c’était zéro.
Quand il a fallu courir les 25 min sans m’arrêter pour le bac… j’ai cru que j’allais rendre l’âme. 😂
Études supérieures, je découvre la vie étudiante.
Je me gave de pâtes, je sors tous les jeudis…
… et au bout d’un an, je réalise ENFIN que ma condition physique est catastrophique.
Je ne suis pas en surpoids, mais :
Je n’ai pas de souffle.
Je n’ai pas de muscles.
Comme je te le racontais dans l’édition la plus appréciée de Funambule “Cher corps”, c’est à cette période de ma vie que je tombe dans la folie du sport via Instagram.
J’en ai fait à outrance.
Course à pied, rameur, musculation, yoga, corde à sauter.
À fond, en faisant n’importe quoi et en mangeant peu de calories.
C’était intenable sur le long terme.
Je me suis dégoûtée du sport, j’ai arrêté et j’ai pris beaucoup de poids.
Depuis, je n’ai jamais réussi à reprendre sérieusement.
J’ai fait 1 an en salle, 3 mois de course à pied, des programmes de HIIT (high intensity interval training).
Par contre, toujours un peu de randonnée pendant mes voyages.
Bref, je n’ai jamais tenu dans la durée et je ne prenais pas de plaisir (sauf pour la rando).
Jusqu’à cette année 2024.
2. Trouver ma propre notice d’utilisation
Janvier 2024, je me dis que j’en ai marre de ne tenir aucune “bonne” résolution.
Je veux améliorer mon quotidien sans le subir.
Alors je consacre l’une de mes premières newsletters à l’analyse ou plutôt à l’introspection.
J’analyse mon rapport à l’alimentation, au sport, à la vie sociale… et je me questionne :
Pourquoi j’ai peur d’aller voir les gens et j’ai du mal à sociabiliser ?
Pourquoi je me récompense ou me réconforte avec la nourriture ?
Pourquoi le sport est une corvée ?
Mais aussi :
Pourquoi j’adore jouer aux jeux vidéo ?
Pourquoi je répète certaines habitudes sans que ça pose problème ?
Bref, j’ai tout analysé.
Si l’exercice t’intéresse, je te donne le lien en fin de newsletter.
Au cours de l’année, plus j’écrivais mes newsletters, plus je me rendais compte que je faisais du sport pour les mauvaises raisons et dans le mauvais cadre.
Je faisais du sport :
Seule, alors que je passais mes journées déjà seule.
Pour perdre du poids.
Sans aucune récompense, que des critiques envers moi-même.
Avec des objectifs trop hauts à atteindre.
Tu dois perdre 10 kg.
Allez, tu ne rentres pas si tu ne cours pas 8km aujourd’hui.
Regarde comme tes cuisses sont énormes dans le miroir.
J’ai alors observé ce que j’aimais faire.
Pourquoi je joue aux jeux vidéo chaque semaine ?
Car je joue en multijoueur avec des amis et je m’amuse.
Car j’ai des quêtes à suivre, des défis à relever, une progression visible.
Car j’apprécie les univers dans lesquels je suis plongée.
Pourquoi je me lève pour bosser le matin ?
Mon métier est créatif et me stimule.
La startup est une longue quête avec plein d’objectifs à atteindre et les résultats sont visibles et mesurables.
Je travaille en équipe.
Ça fait pas mal de points communs entre deux activités que j’aime faire… et aucun point commun avec ma relation au sport.
3. Suivre la notice et trust the process
Avec tout ça, je me dis :
OK, essaie de faire du sport avec quelqu’un, ça va peut-être déclencher un truc.
Alors je commence l’aquabike avec ma mère.
Chaque mercredi, pendant 1 an, je passe du temps dans l’eau avec elle.
Puis, au mois de mars, je pars au Pérou rejoindre des amis.
On marche énormément.
Au début, c’était dur, mais plus le temps passe, plus j’adore marcher et j’y prends du plaisir.
On se soutient en marchant, on rigole, et le sommet (ou le point de vue) devient un objectif à atteindre pour voir de beaux paysages.
OK, là, on tient un truc : les 3 points communs sont réunis.
Groupe, objectif, plaisir.
En rentrant du Pérou, je me dis que la randonnée serait beaucoup plus simple avec un meilleur souffle.
Alors je décide de reprendre la course à pied… en appliquant les 3 principes.
Mais pas tous en même temps, car il y a un paramètre qui me fait peur : sociabiliser.
Je ne connais personne dans mon entourage avec qui courir.
1ère étape de mon plan d’action : un objectif.
Je trouve un programme pour me fixer un objectif atteignable.
Je décide d’apprendre à courir 5km… et pas 15. 🤡
J’alterne entre marche et course, et je ne cours jamais 5km, dans ma séance car… c’est l’objectif final.
Le fait d’avoir un programme me permet de sortir en mode robot.
Je n’ai pas à réfléchir à “Que vais-je faire aujourd’hui ? Oh rien, on est mieux au chaud.”.
Je suis le plan sans réfléchir.
Et plus je manque des séances, plus il y a de chances que je rate l’objectif fixé à une date précise.
Le programme, sur ma montre, continue sa vie sans moi.
Plus je fais mes séances, plus ma jauge de réussite reste dans le vert. 🟢
Plus j’en manque, plus ça tombe dans le rouge. 🔴
J’aime jouer, alors je fais tout pour rester dans le vert… et je vois les progrès.
Mais les courses commencent à se ressembler.
Je fais toujours le même parcours et je sais exactement à quel moment je vais souffrir.
Ça me démotive…
2ème étape de mon plan d’action : le plaisir ludique.
Dans ma tête, je m’interdisais de descendre la grosse colline pour rejoindre la mer, car ça allait être trop dur à remonter.
C’était ma barrière psychologique.
Puis un jour, j’ai débranché mon cerveau et j’y suis allée.
J’avais le sourire en courant !
Dans ma tête, c’était comme dans un jeu.
J’avais débloqué une nouvelle partie de la carte. 🗺️
Quelle était belle !
J’habite en hauteur et je courais en descente avec vue sur la mer tout du long.
J’admirais chaque partie du paysage, j’écoutais les oiseaux, le bruit des vagues…
Parfois, à la tombée du jour, je croisais quelques chevreuils, c’était magique !!
(Bon oui, fallait remonter, mais je le faisais tranquillement en marchant.)
Plus les séances passaient, plus j’explorais de nouveaux chemins à deux pas de chez moi.
C’est comme ça que je me retrouvais à 5 km aller et donc 5 km retour. Parfois en courant, parfois en marchant. J’alternais, sans me mettre la pression.
J’ai juste profité de ma petite aventure en me disant :
Que tu marches ou que tu coures, les kilomètres sont parcourus. Marcher ne va pas les effacer.
Au fil du temps, j’ai commencé à progresser et vint le moment où :
J’ai terminé le programme en courant mes 5 premiers kilomètres avec un bel objectif : courir jusqu’à la mer sans m’arrêter. 🥳
3ème étape de mon plan d’action : le groupe.
En me voyant capable de réussir grâce à la régularité, j’ai pris confiance en moi.
Au point où je me suis dit que je n’avais plus peur de ralentir un groupe de coureurs.
Alors j’ai pris mon courage à deux mains et je suis allée à une sortie “débutants” du groupe Campus Coach de ma ville.
11 débutants, 1 pacer (coureur qui donne le rythme) et me voilà à courir 5 km en bord de mer en groupe.
Pour ceux qui ont lu ma newsletter sur l’anxiété sociale, je peux vous dire que c’était hyper dur d’y aller et d’effectuer les premiers kilomètres de la séance.
Ça faisait plus de 6 mois que je suivais l’actualité du groupe sans oser le rejoindre.
Clairement, ce premier jour, je n’ai parlé à personne pendant au moins 2 km, jusqu’à ce qu’une âme charitable vienne me porter compagnie. 😂
J’y ai pris du plaisir, alors je suis retournée à de nouvelles séances.
Un groupe sympa, de beaux paysages… et un nouvel objectif :
10 km de La Parisienne.
— Quoi ? Mais Margaux, je croyais que tu t’en foutais des 10 km.
Oui, tu as raison.
Mais… on me l’a proposé et sans réfléchir, j’ai dit “oui”.
Pour la première fois, ça ne m’a pas paru inatteignable.
J’ai réinstallé un programme de course de 10 km qui a duré 4 mois.
J’y suis allée doucement, à mon rythme, et j’ai pris soin de réunir régulièrement mes 3 points :
Le plaisir des beaux paysages.
La motivation du groupe.
L’objectif à atteindre et la progression à suivre.
Et c’est comme ça que j’ai couru mon premier 10 km fin octobre, accompagnée d’un super soutien mental : Leslie, qui court beaucoup. Je me suis amusée, j’ai exploré Paris, j’étais portée par le groupe et j’avais un objectif fort à atteindre. J’étais hyper fière de moi à l’arrivée ! Il y a des mois, je m’en pensais incapable.
Depuis, j’ai un peu ralenti sur la course à pied.
Je cours 1 fois par semaine avec plaisir.
Mais je sais aussi pourquoi j’ai ralenti.
Il manque un ou plusieurs des 3 points.
Je ne me suis pas fixé de nouvel objectif à atteindre.
Je fais toujours le même parcours sans explorer.
J’ai fait une longue pause sans aller courir en groupe.
Je prévois de tout remettre en ordre en début d’année, mais encore une fois, je ne me mets pas la pression. Plaisir avant tout !
Entre temps, j’ai aussi découvert une nouvelle activité :
Ring Fit Adventures.
Un jeu vidéo sur la Switch, une aventure et des niveaux à atteindre, plein d’exercices de sport et de la course pour avancer dans le jeu.
Ton personnage ne bouge pas si tu ne cours pas sur place.
Tu fais des squats, du gainage, des abdos pour tuer les boss de fin de niveau.
Je m’amuse et je ne culpabilise pas d’aller moins courir, car je prends du plaisir avec une autre activité !
En creusant, j’ai même découvert qu’il existait des apps de course à pied mêlant sport et jeu :
plus tu cours, plus ton empire s’agrandit.
des courses à rythmes variés pour échapper aux zombies.
Je sais ce que je vais tester en 2025 ! 😏
4. Et 2025 ?
Je ne vais pas grapiller sur le bilan global de l’année que je vous enverrai fin 2024, mais j’ai adoré mon année sportive 2025.
J’ai découvert un fort intérêt pour la randonnée, au point d’y dédier mes périodes de vacances en mars et juillet (alors qu’avant je préférais lézarder).
Je me suis découvert une capacité à courir loin, à mon échelle.
Et le plus important : pour une fois, je me suis écoutée, j’ai pris mon temps et j’ai été bienveillante avec moi-même.
Je crois que c’est ce dernier point qui a tout changé.
J’ai arrêté de :
me dévaloriser dans le miroir,
me fixer des objectifs inatteignables,
me forcer à faire des activités que je n’aime pas pour me “remodeler”.
J’ai pris du plaisir et cela m’a apporté beaucoup de bénéfices :
Diminution du stress, courir ressemble à une méditation où toutes les pensées parasites disparaissent.
Un meilleur sommeil grâce à de la bonne fatigue.
Des idées plus claires, une prise de recul sur mon métier, car cela m’aide à laisser mon cerveau divaguer et traiter les informations.
Un boost de confiance en moi.
Un meilleur cardio. Je suis maintenant capable de courir si on essaie de me kidnapper (ou en cas d’attaque zombie… qui sait !). 😂
Une vie sociale plus active.
Si tu as du mal à faire du sport et que chaque année, tu te dis “il faut que j’en fasse” sans jamais y arriver, c’est qu’il est peut-être temps de tenter une nouvelle approche.
Alors, avec cette newsletter, je t’invite à :
t’écouter pour découvrir les facteurs qui te motivent à réaliser tes autres hobbies ou des actions du quotidien régulièrement (pour toi, tes enfants, ton métier).
être bienveillant.e avec toi-même, car c’est normal de commencer tout doucement. Je l’ai répété plein de fois : on ne se met pas la pression.
J’espère que ce bilan sportif t’a plu et j’ai hâte de découvrir les aventures que me réserve 2025. De nouvelles randonnées ? Une nouvelle course avec de beaux paysages ? Un nouveau sport sympa comme l’escrime ?
Tu en es où, toi, dans ta relation au sport ?
Si tu as aimé cette édition, tu peux aussi appuyer sur le ❤ en haut ou partager ma newsletter pour la faire découvrir à des personnes qui pourraient apprécier.
Je te propose que l’on se retrouve une dernière fois cette année, le dimanche 29 décembre 2024, pour le bilan de l’année. 1 an de newsletter, 1 an de travail sur mon équilibre de vie dans sa globalité (rapport au travail, lutte contre la sédentarité, retours des hobbies, anxiété, etc.).
D’ici là, je te souhaite de joyeuses fêtes ✨ !
À bientôt et prends soin de toi,
Margaux
PS : Si tu veux tester l’exercice de prise de recul, je t’invite à te poser toutes les questions que j’ai notées à la fin de cette newsletter 👇 :
Bonjour Margaux, hyper inspirante et motivante cette newsletter ! Je fais un peu de course à pieds, mais c’est toujours difficile de se motiver. Je vais chercher un groupe dans mon coin, merci pour le tip 💡
Hello Margaux ! Il y a 6 mois je ne faisais aucun sport et je ne pouvais même pas courir 3min sans m’arrêter :) Et finalement sans pression et objectif par objectif je suis maintenant capable de faire 10km ! Ma motivation a nettement baissé une fois cet objectif atteint, il va m’en falloir une autre 😊